Lecture : les 4 accords tolteques par IDAE Consulting

Lecture d’été : Les 4 Accords Toltèques

Par Pauline Goujon

Je vous livre dans cet article ma compréhension et mon interprétation des « 4 accords toltèques ». Tous les ouvrages de développement personnel à gros tirage n’atterrissent pas dans ma bibliothèque ! Avant de m’intéresser à celui-ci, il m’a fallu dépasser son titre qui m’est d’abord apparu un brin ésotérique. Une fois mes préjugés mis de côté, ces quatre règles de vie m’ont semblé mériter d’être découvertes. Et ça tombe assez bien puisque laisser nos jugements de côté est justement l’une des invitations de ce livre !

L’origine des quatre « accords toltèques »

Nous devons ces 4 accords toltèques à Don Miguel Ruiz, un médecin chirurgien mexicain qui s’est intéressé et spécialisé dans la culture et la mythologie toltèque. 

Les Toltèques étaient un peuple qui occupait le centre du Mexique entre le Xe et le XIIe siècle de notre ère. Le terme « toltèque » désigne « les maîtres bâtisseurs ». Ils ont en effet développé un art et une architecture raffinés, ainsi qu’une sagesse qui en ont fait une grande civilisation. Il n’est donc pas étonnant que les Aztèques, pour asseoir leur supériorité, se soient prétendu leurs descendants. C’est parce qu’il cherche des réponses à ses questions spirituelles et existentielles que Don Miguel Ruiz se penche sur la culture toltèque. Il publie le fruit de son travail en 1997. Depuis, « The four Agreements » est devenu un Best-seller mondial vendu à plusieurs millions d’exemplaires. 

Premier accord toltèque

« Que votre parole soit impeccable »

Nos mots ont du pouvoir. Ils peuvent faire le bien autour de nous, autant qu’ils peuvent blesser, juger, dénigrer. Pour entretenir des relations positives et constructives, nous avons la responsabilité de choisir nos mots avec attention et de parler avec intégrité. 

Évitons d’utiliser nos paroles contre nous-mêmes. « Quel(le) imbécile je fais ! », « Je n’y arriverai jamais », « J’ai toujours été nul(le) en … ». Le respect de soi est à la source de l’estime de soi et de relations saines.  Évitons d’utiliser nos paroles contre les autres. « Vous êtes toujours en retard ! », « Tu ne peux pas tenir tes dossiers à jour ? », « C’est pourtant simple. Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? » Les visions qu’expriment ces phrases sont arbitraires et disproportionnées. Elles correspondent à des projections plus qu’à des réflexions. Un peu comme si nous voyions la réalité au travers d’un miroir déformant. Ces propos ne rendent justice ni à nous ni à notre interlocuteur. Ce sont des coups d’épée qui, loin d’être « dans l’eau », abîment la relation. 

Enfin, évitons d’utiliser nos paroles contre les autres en leur absence : « Tu ne sais pas la dernière de Gérard ? ». La satisfaction que cela nous procure est de courte durée. Sur le moment, nous nous sentons appartenir au groupe. Ouf ! Mais finalement, qui nous dit que les autres ne parlent pas de nous de la même manière dès que nous avons le dos tourné ? Une course sans fin s’amorce. C’est à qui médira le plus pour gagner sa place dans le collectif. Ce processus sert le même objectif que l’épouillage dans les communautés de singes. Si le besoin d’appartenance est légitime et fondamental, la manière d’y accéder laisse à désirer. 

Que nous propose Don Miguel Ruiz ? D’utiliser nos mots pour agir favorablement sur la réalité. De ne pas en dire trop ni trop vite. De commencer par observer notre propre discours intérieur. Bref de tourner 7 fois notre langue dans notre bouche afin de vérifier l’intention qui se cache derrière nos mots (Positive ou destructrice ? Égoïste ou altruiste ?). 

Deuxième accord toltèque

« N’en faites jamais une affaire personnelle »

Des quatre accords, c’est sans doute celui qui m’a le plus marqué. Il est à la fois très exigeant, car il nous invite à revoir profondément nos modes de pensées habituels, et d’une portée incroyable. Il m’a vraiment amenée à repenser mon rapport aux autres. 

Contrairement à ce que nous serions tentés de croire, les jugements que portent les autres à notre encontre parlent rarement de nous. Ils parlent d’abord et avant tout… de la personne qui les porte ! De ses valeurs, de ses besoins, de ses craintes, de ses failles. 

Une illustration :

« Mon manager me reproche de venir trop souvent chercher auprès de lui des marques de réassurance. Il regrette que je le mettre en copie de certains mails que j’envoie à nos clients et de venir le consulter sur des dossiers dont j’ai pourtant la pleine responsabilité. Ses critiques me piquent. Je me sens vexé, dévalorisé. Je ne me sens pas soutenu par mon Manager. 

Si je change mon mode de pensée et que j’essaie de me décentrer de moi pour m’intéresser à lui : en quoi ses paroles parlent-elles de ses propres besoins, plus que de moi ? Je comprends ainsi qu’il a besoin de développer l’autonomie et la responsabilisation de ses équipes, qu’il a besoin de me déléguer la gestion courante de la relation client, sans doute pour se dégager du temps et se concentrer sur ce qui est important pour lui dans son rôle de Directeur Commercial. Cela me semble finalement plutôt légitime. » 

Dès lors que nous considérons que les jugements des autres parlent en réalité d’eux-mêmes, il est alors possible de s’en distancier et de lâcher prise. Nous évitons ainsi des émotions désagréables et des réactions défensives ou agressives auxquelles ils nous conduisent lorsque nous fonctionnons en « mode automatique ». Nous avons tous cette grande responsabilité de transformer toute critique à notre encontre, aussi maladroite soit-elle, en une réelle occasion de rencontre, sincère et profonde, avec notre interlocuteur, afin de mieux le comprendre et d’améliorer notre relation. Une rencontre entre Égaux plutôt qu’entre Égos, en quelque sorte.

Troisième accord toltèque

« Ne faites pas de supposition »

Nous avons une fâcheuse tendance à transformer certains petits événements de la vie quotidienne en scénarios catastrophes. 

« Mon collègue m’a adressé un bonjour un peu distant ce matin… comment cela se fait-il ? Peut-être n’a-t-il pas apprécié la façon dont s’est déroulé notre rendez-vous d’hier ? » 

Ce biais cognitif bien connu des psychologues nous a été très utile pendant des dizaines de milliers d’années. Il nous a permis d’assurer notre place au sein du groupe, et donc notre survie. 

Nous avons cette tendance à être « autocentrés ». Nous nourrissons la croyance que nous sommes majoritairement à l’origine des attitudes des personnes qui nous entourent. Notre besoin de sens nous amène alors à échafauder des hypothèses pour éclairer leurs comportements. Le processus de scénarisation négative est en marche. 

Seulement voilà… nous sommes souvent bien loin d’occuper autant de place dans la vie intérieure de notre entourage. Si bien que la plupart du temps nos tentatives d’explication et nos interprétations tombent à côté. 

Alors que faire ? La solution est à la fois simplissime et tellement résolutoire ! Et si nous allions tout bonnement vérifier l’information à la source ? « Je t’ai trouvé distant lorsque tu m’as salué ce matin, et je m’en suis un peu inquiété. Est-ce lié à notre réunion d’hier ? ». Il y a de grandes chances que vous vous entendiez répondre : « Ah bon ? Désolé. Ce n’était pas mon intention. Notre petit dernier nous donne du fil à retordre en ce moment et ce matin ça a été l’enfer pour l’emmener à l’école. » Fin de l’histoire. Et si jamais c’est bien votre réunion d’hier qui est à l’origine de ce bonjour distant, vous vous êtes offert là une occasion précieuse de réguler la situation. 

Quatrième accord toltèque

« Faites toujours de votre mieux »

Votre conception du « mieux » peut changer et évoluer d’instant en instant. Cet accord propose de ne vous exposer ni à une sur-qualité qui mènerait à votre propre épuisement, ni à la frustration, la culpabilité et les regrets de ne pas en avoir fait assez. 

« Notre mieux » intègre nos limites, nos failles, nos incompétences. Il ne s’agit pas de faire « le mieux possible », qui serait un Graal bien difficile à atteindre. « Notre mieux » nous invite à avancer avec l’être que nous sommes, dans toute son incomplétude et son imperfection et dans nos conditions présentes. « Notre mieux » d’aujourd’hui n’est pas forcément le même que « notre mieux » d’hier ou celui de demain.

Si je vise le mieux possible en écrivant cet article, il y a fort à parier que je le laisse quelque part perdu dans un recoin de mon ordinateur. Car comment savoir s’il sera à la hauteur ? Ces pensées risquent d’inhiber mon intention première et de m’empêcher d’avancer. 

En revanche, si en écrivant cet article je fais de MON mieux – et je vous assure que j’y mets tout mon cœur – si ma démarche est sincère et authentique, je me donne toutes les chances d’aboutir et de le publier. Ce quatrième accord propose de suspendre nos jugements et nos attentes à notre encontre et à faire notre « juste » part, celle qui nous permet de nous sentir OK avec nous-mêmes.

Pourquoi s’intéresser à ce livre ?

Les 4 accords nous suggèrent de prendre du recul vis-à-vis de nos représentations toutes faites sur nous, sur les autres et sur le monde. Le bénéfice en est l’amélioration de nos relations à nous-mêmes et aux autres. J’ai retrouvé dans ce livre certains des grands principes des Thérapies Cognitives, auxquels je fais régulièrement référence en formation Management ou lors de coachings individuels de Managers. Il s’agit d’une invitation à nous libérer des pensées automatiques, de nos croyances limitantes et de nos angles morts qui entravent notre plein potentiel.

La portée de ces principes ne se réduit pas à notre environnement professionnel. Toutefois, je trouve qu’il peut être, dans ce contexte, un guide de conduite particulièrement pertinent, notamment lorsque l’on a des responsabilités d’encadrement. Êtes-vous prêts à découvrir ces accords de sagesse toltèques et à les déployer dans votre approche managériale ?

Les 4 accords toltèques par Don Miguel Ruiz, éditions Poches Jouvence

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